Projet pédagogique 2024 - Prise en charge mineurs ASE

PRÉAMBULE

PREMIER ACCUEIL
Nos tarifications portent sur :

Une prise en charge administrative…

  • Mise à l’abri pour évaluation de mineurs non accompagnés.
    _… et des prises en charges judiciaires
  • Placement de mineurs non accompagnés – MECS.
  • Placement d’adolescents et jeunes majeurs atypiques – MECS.
  • Exercice de 150 mesures d’AEMO Renforcée.

TROIS AXES ET POSTURES PROFESSIONNELLES PARTAGÉS
Qui forment le socle d’une culture travaillée par l’ensemble des intervenants du Pôle.

Les continuités éducatives
Elles s’imposent à nos organisations de travail et se déclinent en fonction des contextes et missions.

  • Au premier accueil et en mise à l’abri, les équipes multidisciplinaires les mettent en place pour repérer
    et suivre les vulnérabilités, nourrir les observations éducatives et rechercher les orientations les plus
    adaptées (en protection de l’enfance).
  • Dans les MECS, nous garantissons aux jeunes notre présence en journées, soirées et week-ends, tout
    en respectant les étapes de leurs parcours vers l’autonomie.
  • Les équipes éducatives des parcours atypiques ont pour fonction première d’instaurer cette continuité
    pour favoriser l’adhésion et la stabilisation des jeunes.
  • Les équipes d’AEMO R pensent la continuité en multipliant les temps de présence auprès des enfants
    et des familles, avec la possibilité d’un lien H24 via les astreintes et le travail des équipes en weekend,
    et en tissant des partenariats internes / externes.

L’individualisation des parcours

  • Au premier accueil et en entretiens d’évaluation, face à des récits souvent « semblables », travailleurs
    sociaux et juristes s’attachent à distinguer ce qui appartient à ce jeune-là seulement, pour évaluer,
    soutenir et orienter en conséquence.
  • Dans et entre nos MECS, notre objectif de mobilités internes vers l’autonomie repose sur des entretiens
    réguliers avec chaque jeune sur sa capacité à se prendre à charge.
    En 2024, nous renforcerons l’individualisation pour préparer encore mieux les jeunes à leur sortie, car
    nous devrons poursuivre la réduction du nombre de majeurs dans nos établissements et accueillir
    davantage de mineurs. Les perspectives seront affinées au plus près des potentialités de chacun.
    Colocations, orientations en FJT et/ou mise en place de relais avec des services sociaux (MDS…)
    seront recherchées au plus tard dans l’année de la majorité. Les APJM resteront réservés à des vulnérabilités
    spécifiques.
  • L’impact du service des parcours atypiques repose sur le caractère « cousu main » des propositions
    éducatives en direction d’un public en rupture.
  • Les équipes de l’AEMO R s’approcheront au plus près des jeunes et des familles pour comprendre la
    spécificité de chaque situation, associer les adultes à la mesure et proposer des actions éducatives
    visant à réduire le danger vécu par les enfants.

Une communication externe et interne au bénéfice des publics

Vers l’externe
Nous produirons des écrits réguliers en direction des services du Conseil départemental - Inspecteurs
enfance famille notamment - et des juges des enfants : synthèses, notes et rapports d’incidents diront les
faits, la réalité et l’avancée des projets individualisés, le travail accompli et les perspectives dégagées,
de même que les éventuelles difficultés.

En interne
Informer les publics participe de notre volonté de les placer au centre de leur prise en charge. Même si
nous nous heurtons parfois aux barrières linguistiques et à la complexité du droit des étrangers.

  • Dès le premier accueil, des informations sont dispensées sur le dispositif et en mise à l’abri, les personnes
    sont régulièrement préparées à l’entretien d’évaluation et à ses suites.
  • Dans nos MECS l’information participe à l’autonomisation : fonctionnement de la société d’accueil,
    démarches administratives, entretien d’un appartement, gestion d’un budget…
  • Les équipes des parcours atypiques informent précisément les jeunes sur les modalités et les orientations
    possibles, voire nécessaires. C’est la condition d’un lien de confiance avec l’adulte.
  • En AEMO R l’adhésion de la famille à la mesure dépend en partie de la qualité de l’information dispensée
    et de la transparence sur le but de l’intervention, sa limite et ses issues.

DES MODALITÉS D’HÉBERGEMENT EN ÉVOLUTION CONSTANTE

Un impératif réglementaire
La réduction des prises en charge hôtelières est terminée pour certains services et se poursuivra de
manière à héberger, d’ici fin 2024, en collectifs, maisons de ville et appartements (colocations) tous les
mineurs non accompagnés pris en charge (MECS).

La gestion de l’urgence

La majorité de nos services a à faire, plus ou moins souvent, à des situations d’urgence sociale.

  • L’accueil et mise à l’abri pour évaluation, parfois contraint de différer la mise à l’abri, peut être confronté
    à de grandes vulnérabilités : âge et/ou genre, problèmes de santé, etc.
  • Le service des parcours atypiques compte deux places d’urgence sur 22, mais accueille très souvent
    en contexte d’urgence.
  • L’AEMO R doit pouvoir en cas de nécessité héberger temporairement un mineur, le temps d’apaiser, ou
    d’envisager une autre suite avec les services compétents.

Nous mobiliserons des places dans nos MECS mais pourrons être amenés aussi à recourir à des nuits
d’hôtel, pour de courtes durées.

Une nécessaire adaptation aux publics

Les collectifs, appartements et maisons de ville ne conviennent pas à tous nos publics.

  • Le service des parcours atypiques ne peut stabiliser son public dans des collectifs semblables à ceux
    qu’il a rejetés. Nous cherchons des studios permettant une autonomie, regroupés dans un immeuble
    proche de transports en commun et ménageant des possibilités de temps collectifs. Nous travaillerions
    là dans un même mouvement les continuités éducatives.
  • En mise à l’abri… nous souhaiterions un Centre d’accueil et mise à l’abri (CEMA) qui permettrait de
    regrouper les démarches et faciliterait l’organisation des entretiens d’évaluation. Pour l’instant, nous
    avons rassemblé toutes nos places à Marseille (quatre hôtels) pour procéder à des réorientations
    rapides de situations « manifestes » de minorité ou majorité, de manière à fluidifier le dispositif au
    bénéfice des mineurs.

Des innovations au fil des besoins

En 2023, face à l’augmentation du nombre de situations judiciarisées - recours suite à une mise en doute
de la minorité – et en accord avec les services du conseil départemental, nous avons ouvert un collectif
dédié pour continuer à intégrer en parallèle des personnes en mise à l’abri. En 2024, nous nous dirigerons
vers 40 places dites de recours, réparties entre des maisons et des appartements à trouver à Marseille.