Partageons le travail de rue, ce « faire là », cet anodin, indispensable

Un des modes opératoires spécifiques de la prévention spécialisée est ce que l’on appelle le travail de rue. Cette présence régulière des intervenants sur les espaces publics du territoire où ils sont affectés est la base de leur implantation, la condition de leur connaissance des modes de sociabilité qui s’y exercent et des personnes qui y vivent ou y jouent un rôle. C’est ainsi qu’ils rencontrent le public, se font connaître et nouent, hors les murs institutionnels, les contacts qui déboucheront sur des demandes, des accompagnements éducatifs, des projets collectifs, etc. Cette pratique, qui n’est pas enseignée dans les écoles de travail social, est le socle d’une intervention éducative mettant en oeuvre une prévention territorialisée et globale, sans mandats nominatifs, dans le cadre de la protection de l’enfance.
Comment fait-on pour arriver sur un territoire et mettre en oeuvre une pratique que l’on n’a pas apprise ? C’est ce qu’a voulu raconter ici un groupe d’éducateurs dont les textes, très proches du récit éducatif, donnent à voir des réussites, mais aussi des tâtonnements. Ils ont assumé de raconter, pour les nouveaux, pour les suivants, et y ont trouvé un grand plaisir. Nous avons laissé le temps que leurs écritures trouvent le ton juste et délivrent à la fois technicité et ressentis. Nous vous souhaitons une bonne lecture des expériences de ces professionnels, suffisamment installés dans leur pratique de prévention spécialisée pour pouvoir ainsi se dévoiler, ce pour quoi nous les remercions bien sincèrement.

Geneviève Casanova
Conseillère technique