« Le care, une révolution micropolitique »

09 – 358 – ASH 29/05/09 – pp. 40-41
:) :)  ?
Voilà, ce n’est pas inintéressant du tout et donne une modélisation d’un concept que vous pouviez ne pas connaître.

Entretien avec Liane Mozère qui a préfacé
Un monde vulnérable. Pour une politique du « care »
(J. Tronto, professeure de théorie politique- USA)

- Quelle définition donneriez-vous du care ?

  • Ce n’est pas une théorie mais une pratique, contextualisée, inscrite dans un agencement collectif. Je dirais que Aides par ex fait du caring.
  • Pour J. Tronto, c’est « tout ce que nous faisons pour maintenir, perpétuer et réparer notre monde, de sorte que nous puissions y vivre aussi bien que possible ».
    Ce n’est pas la gentillesse…

- Quel est le processus de cette pratique ?
J. Tronto définit 4 étapes :

  1. Se soucier de (caring about) : reconnaître les difficultés spécifiques rencontrées par certains ;
  2. Se charger de (taking care) : assumer une responsabilité à cet égard et déterminer la réponse à apporter ;
  3. Prendre soin de (care giving) : c’est la phase la plus concrète, le contact direct ;
  4. Recevoir le soin (care receiving) : permet d’évaluer l’adéquation de l’aide proposée.

- En quoi se distingue-t-il d’une démarche classique de soin ou d’accompagnement social ?

  • Le care est dérangeant car nous y sommes tous inclus, interdépendants aux autres et au monde.
  • « La relation d’aide est forcément asymétrique » mais inscrite dans un collectif où le non-spécialiste peut apporter quelque chose et améliorer le care.
  • Ainsi cette notion peut transformer « la pensée sociale et politique » : notamment la façon dont nous traitons les autres mais on en est loin…

- Est-il une alternative à la conception libérale d’une société d’individus autonomes ?

  • « Deux visions du monde totalement différentes ».
  • Le care est une « éthique de la relation », mais pas duelle.
  • Se rapproche de la clinique de La Borde : où « l’ensemble de l’institution tend à être thérapeutique, y compris pour les soignants ».
  • Attention, le care ne relève pas que du soin et n’est pas réservé aux femmes.

- Concrètement comme peut-il se traduire dans les pratiques des professionnels ?

  • « Vise à redonner parole et puissance d’agir aux gens » là où ils vivent et agissent » : les reconnaître.
  • On pourrait imaginer des groupes transversaux de travailleurs sociaux et les spécialistes ne seraient pas les seuls à avoir la parole.

- Ed. La Découverte 2009 – 240 p – 23 €
Table des matières disponible en ligne sur le site de l’Editeur