Naissance d’un métier
- L’ère des pionniers 1945-1956
L’ère des pionniers qui prennent déjà en charge dans les villes ceux des jeunes délinquants et prédélinquants que les établissements dit "de rééducation", fermés et isolés, ne parviennent pas à contenir ou à _ accueillir.
- L’ère des regroupements 1957-1962
Les acteurs bénévoles de ces expériences isolées se regroupent et échangent. Une approche commune se dégage et les premiers professionnels sont recrutés pour assurer la permanence des actions et leur pérennité. Les pouvoirs publics reconnaissent la nécessité d’un maillon manquant dans la chaîne de l’action sociale et l’obligation du contact libre avec les jeunes les plus réfractaires. L’arrêté du 07 janvier 1959 sur l’enfance en danger permet les premiers financements officiels.
- L’ère de l’identité 1963 - 1971
Débute le 14 mai 1963 par un Arrêté du Premier Ministre (Georges Pompidou) créant le comité National des Clubs et Equipes de Prévention, chargé d’établir la liste des expériences, fermement engagées auprès des jeunes les plus exclus et marginaux. Avec le souci de dégager les lignes de force méthodologiques d’une action éducative non nominative et sans mandat judiciaire et s’exerçant donc librement au sein même des milieux touchés et avec leur participation.
On parle donc dans le secteur social par analogie au secteur médical :
de prévention primaire l’éducation et le péri et post scolaire,
de prévention secondaire plus centrée sur ceux qui posent problème,
de prévention tertiaire celle de l’aggravation des comportements difficiles et de la récidive dans la délinquance.
En raison du public auquel elles s’adressent, les actions de la Prévention Spécialisée traversent ces trois domaines.
- L’ère d’institutionnalité et de développement 1972-1981
Véritable développement de la Prévention Spécialisée, favorisé par l’Arrêté du 4 juillet 72 et de ses circulaires d’application. Il y a reconnaissance générale d’une forme d’action nettement caractérisée en direction des jeunes et des milieux les plus en difficulté. Une méthodologie d’approche des populations s’est élaborée, reconnaissant le travail de rue comme base à partir de laquelle des actions
se développent dans des domaines très variés. Dans un contexte socio-économique en constante dégradation, les équipes mènent des initiatives centrées sur " l’insertion par l’économique ".
- L’ère du partenariat dans la décentralisation 1981 à nos jours
Une nouvelle donne de l’action sociale s’est confirmée au cours de la décennie pendant laquelle, de DSQ en DSU, la politique de la ville est venue bousculer l’ordre établi. Le partage des compétences entre l’Etat et les Collectivités Territoriales, la décentralisation des services de l’Etat, sur fond de crise économique et de violences croissantes dans les banlieues, créent dans une certaine confusion, les conditions d’un renouvellement de l’action sociale de proximité. La Prévention Spécialisée y apporte sa contribution reconnue en même temps qu’elle procède à de sérieux recentrages sur des options fondamentales et spécifiques.
A lire :
Des éducateurs dans la rue. Histoire de la Prévention Spécialisée.
Par Vincent Peyre et Françoise Tétard.
La découverte, Paris, 2006, 272 pages