Éducation spécialisée : des formations à revoir

09 576 –ASH –18/09/09 – p. 21-22
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Nous avons fait le choix de traiter assez longuement un article parlant de choses que vous connaissez. Parce qu’il découpe clairement l’évolution de votre métier : pour autant ne souscrirez-vous peut-être pas à son « découpage » mais c’est un point de départ qui peut vous être utile.

Par JF. Duvic, ancien ES et responsable de structures, consultant et formateur

Isole 3 « modèles » successifs (se réfère à MM. Robert & Muller in l’Etat en action)

  1. Un modèle préprofessionnel au moment des premières structurations du secteur :
    Univers disparate avec des acteurs très marqués par les engagements militants, et l’humanisme.
    Des directeurs charismatiques au management directif teinté de paternalisme.
    Grande autonomie des acteurs avec un mode structuration avant tout oral.
  2. Un modèle intermédiaire (années 60 et 80) de professionnalisation, le « praticien de la relation » :
    contemporain de l’apogée de l’Etat providence.
    Valeurs de solidarité, laïcité et engagement personnel mais avec une forte dimension psy articulée aux sciences humaines (Bourdieu, Foucault…).
    Prise en compte de la singularité du sujet pris en charge et prise de distance mais le charisme de l’éducateur reste valorisé, les familles souvent encore suspectes et l’écrit reste faible (beaucoup de réunions…).
  3. Un modèle émergent, professionnalisé, fin des années 80 : le « modèle technicien »
    Dès la formation nouveaux instruments théorico-pratiques permettant d’agir sur la vie d’usagers dont on met en avant citoyenneté, choix, égalité de droits… la qualité de service prime (bientraitance).

- En 1992, à leurs « états généraux » les éducateurs ont « entériné le dépassement de l’engagement militant et appelé la collectivité à jouer un rôle dans la professionnalisation »

  • Les prétentions « thérapeutiques » du modèle précédent sont remises en question.
    On puise davantage dans les droits concrets et on utilise les apports des théories de la communication.
  • L’ANESM tend à constituer un cadre déontologique propre au métier : c’est nouveau

- Des compétences nouvelles sont établies : mise en place de droits, partenariat, ingénierie de projet, formalisation de procédures, évaluation…. et elles sont introduites dans les réformes des diplômes.

  • Mais subsistent des décalages entre les « attendus de ce modèle et les contenus des formations » : encore « très marqués par leurs approches psychologisantes et théoriques »

- Il faut changer contenus, méthodes pédagogiques et méthodes d’évaluation.
Ateliers de développement, analyse des pratiques…

- « Former des techniciens-praticiens équipés, d’une part, d’une éthique et, d’autre part, d’outils pour mener à bien une série d’actes pertinents en direction d’usagers qui attendent une réelle aide »