Étude du Cesdip à partir de « récits de vie » de 20 détenus, collectés pendant et après la détention (Dirigée par M. Gilles Chantraine)
Rapport subjectif à l’enfermement et effet de la détention sur les trajectoires sociales.
La législation a ancré la prison dans le parcours pénal des mineurs
- en marquant son objectif éducatif par l’intervention de la PJJ.
- Mais
- insuffisance de l’offre de scolarité,
- porosité avec quartiers pour majeurs,
- rupture des liens familiaux
- et violences entre détenus… encore fréquents.
Majorité des cas : les jeunes la racontent comme un épisode « inéluctable » (après placements, condamnations…) ;
- « ce qui frappe c’est l’intégration de l’ordre des choses ».
- A partir de là, vécu comme un dispositif avec lequel on ruse (obtenir meilleures conditions...),
- ou comme expérience collective (évite de s’interroger sur son parcours singulier).
- Limite les effets de l’institution.
L’incarcération, « rupture biographique » est moins fréquente : jeunes sans passé pénal qui essayeront de reprendre une vie normale.
Entre 2 et 7 mois après premiers entretiens :
- même s’ils sont sortis subsiste « une incertitude pénale », attente du jugement ou mesures en cours.
- Ces contraintes sont un frein à la sociabilité.
Dans de rares cas elle ouvre « d’autres possibles » mais l’effet dissuasif fonctionne chez les jeunes bien pris en charge à la sortie.
- On pourrait dire qu’elle est efficace dans des cas où on aurait pu l’éviter : autres actions de soutien.
Les jeunes parlent beaucoup de leur volonté de s’insérer
- mais apparaît convenu ou déconnecté
- « Désir de s’insérer d’un côté, peur de revenir en prison et sentiment que ce retour est possible, voire probable » : prison perçue comme fragilisante
« La prison, par la souffrance qu’elle induit, fait rêver d’une autre vie, mais ne vient pas (ou extrêmement rarement, renforcer les capacités d’initiative qui permettraient ce changement »
- « Il faut du temps pour travailler sur le sens »
- Prison induit une déresponsabilisation : il faudrait s’intéresser à restaurer les capacités d’initiative plutôt qu’à la « réforme du délinquant »
Sur cette question peu étudiée, on peut consulter une biblio de Mme Le Caisne (CEMS EHESS)