Quartiers mineurs : une voie sans issue ?

09 743 – ASH – 13/11/09 – p. 24-27
:) :)   :(
On peut résumer : ne sert pas à grand-chose dans la grande majorité des cas. Mais il faut s’y pencher de plus près et noter entre autres que c’est là un angle presque mort de la recherche…

Étude du Cesdip à partir de « récits de vie » de 20 détenus, collectés pendant et après la détention (Dirigée par M. Gilles Chantraine)

- Rapport subjectif à l’enfermement et effet de la détention sur les trajectoires sociales.

- La législation a ancré la prison dans le parcours pénal des mineurs

  • en marquant son objectif éducatif par l’intervention de la PJJ.
  • Mais
    • insuffisance de l’offre de scolarité,
    • porosité avec quartiers pour majeurs,
    • rupture des liens familiaux
    • et violences entre détenus… encore fréquents.

- Majorité des cas : les jeunes la racontent comme un épisode « inéluctable » (après placements, condamnations…) ;

  • « ce qui frappe c’est l’intégration de l’ordre des choses ».
  • A partir de là, vécu comme un dispositif avec lequel on ruse (obtenir meilleures conditions...),
  • ou comme expérience collective (évite de s’interroger sur son parcours singulier).
  • Limite les effets de l’institution.

- L’incarcération, « rupture biographique » est moins fréquente : jeunes sans passé pénal qui essayeront de reprendre une vie normale.

- Entre 2 et 7 mois après premiers entretiens :

  • même s’ils sont sortis subsiste « une incertitude pénale », attente du jugement ou mesures en cours.
  • Ces contraintes sont un frein à la sociabilité.

- Dans de rares cas elle ouvre « d’autres possibles » mais l’effet dissuasif fonctionne chez les jeunes bien pris en charge à la sortie.

  • On pourrait dire qu’elle est efficace dans des cas où on aurait pu l’éviter : autres actions de soutien.

- Les jeunes parlent beaucoup de leur volonté de s’insérer

  • mais apparaît convenu ou déconnecté
  • « Désir de s’insérer d’un côté, peur de revenir en prison et sentiment que ce retour est possible, voire probable » : prison perçue comme fragilisante

- « La prison, par la souffrance qu’elle induit, fait rêver d’une autre vie, mais ne vient pas (ou extrêmement rarement, renforcer les capacités d’initiative qui permettraient ce changement »

  • « Il faut du temps pour travailler sur le sens »
  • Prison induit une déresponsabilisation : il faudrait s’intéresser à restaurer les capacités d’initiative plutôt qu’à la « réforme du délinquant »

- Sur cette question peu étudiée, on peut consulter une biblio de Mme Le Caisne (CEMS EHESS)