Penser autrement le travail social en banlieue

ASH – 11/04/08 – 08 168
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Lisez, réfléchissez, et même énervez-vous pourquoi pas, mais lisez. C’est intéressant, clair, et concret. Il n’est pas facile de réfléchir à la façon dont son propre comportement contribue aux phénomènes que l’on déplore. C’est pourquoi cet article est précieux même si on peut supposer que vous y avez réfléchi vous aussi….

Par M. Petitclerc, Dteur Assoc Valdocco et chargé de mission auprès de la ministre de la Ville
L’insuffisance des résultats de la politique de la ville est patente et ce malgré une implication forte des élus, assocs, travailleurs sociaux, etc.
Tous les dispositifs ont été mis en œuvre DANS les quartiers
 ; n’a pas enrayé la ghettoïsation, le zonage participe « à la fixation des populations »
Education : la carte scolaire, excellente dans les quartiers où existe la mixité, est « devenue une terrible mesure » là où elle n’existe plus.
« On a doublé le phénomène de ségrégation urbaine (…) d’un processus de ségrégation éducative. » Dans les collèges de centre ville, il est valorisant d’être le 1° de la classe et dans ceux des quartiers ce peut être dangereux. M. Bentolila parle de « tribalisation de l’échec scolaire ».Des enfants sacrifient leur scolarité pour sauver leurs alliances.
«  L’écart n’a cessé de grandir entre ces collège en ZEP et les autres. Il est urgent de prendre conscience de la gravité » de l’erreur commise »
Le problème central c’est bien l’enclavement, et un enfermement, pas seulement géographique.
Se développe une culture de l’entre-jeunes, avec son langage : la violence y est banalisée comme mode d’expression. Cette culture a tendance à phagocyter l’école.
La difficulté est croissante pour ces enfants de s’insérer dans d’autres territoires.
_ On peut regretter que le plan « Espoir banlieues » n’ait pas eu plus d’ampleur, mais il va bien dans le sens de ce désenclavement.
Le « busing » pour que les élèves du primaire découvrent d’autres écoles, des pôles d’excellence en banlieue pour attirer des élèves du centre ville, et des internats réussite : mettre le quartier à distance.
De même dans le domaine de l’emploi, il est question de rapprocher les entreprises de ces jeunes et plus seulement d’accompagner ces jeunes
Seulement quelques expérimentations mais c’est un premier pas indispensable.
Il s’agit de refonder la politique de la ville, la sortir de la seule politique des quartiers.
Appelle une nouvelle dynamique du travail social : « sortir d’une vision limitée au seul quartier pour travailler au lien social des habitants avec ceux des autres quartiers de la ville  »
Si, comme il y a 30 ans, on part avec 7 jeunes, on peut « reproduire l’ambiance du quartier dans le chalet ou le terrain de camping _ » Les V.V.V. par ex. eux aussi sont zonés : coûteux sans favoriser l’apprentissage de la mixité sociale, « les jeunes provoquant un phénomène de rejet  »

Il faut travailler à un jumelage avec des institutions de la ville et ne plus penser
« le travail en réseau à la seule échelle du quartier ».

valdocco@aol.com