« La politique d’éducation prioritaire reste fragile »

10 / 016- ASH –08/01/10 – p.40-41
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Échec plus ou moins important selon la place que l’on accorde aux résultats scolaires. La France y est-elle particulièrement, voire trop attachée ? Et c’est si c’était une partie du vrai questionnement ?

Entretien avec Bénédicte Robert, inspectrice d’académie et chercheuse en politiques publiques

- L’écart entre le niveau scolaire des élèves des « réseaux ambition réussite » et celui des autres élèves reste important. Un échec de ces politiques ?

  • Cet écart n’a pas diminué mais quels sont les objectifs de l’éducation prioritaire ?
  • Dans les années 80 on ne parlait pas que des résultats mais de corriger les inégalités sociales.
  • Pose aussi la question du contenu et des moyens.

- Vous distinguez plusieurs périodes…

  1. 81 à 84 elle s’inspire de travaux américains : pour compenser les handicaps sociaux, on donne des moyens (rattraper niveau culturel).
  2. Puis période d’institutionnalisation.
  3. Depuis 1997 : recentrage sur les apprentissages on s’intéresse de plus en plus aux résultats.
    Et critique de la dispersion des moyens : en 2000 916 zones et depuis 2006, 249 réseaux.

- La logique de zonage est-elle abandonnée ?

  • Terme connoté très négativement : pour gommer cela, la réforme 2006 veut passer d’une logique territoriale à une approche plus individualisée, et aussi venir en aide aux « bons élèves » (filières d’excellence)

- Priorité donnée à la régulation par les résultats dites-vous ?…qu’est-ce-que c’est ?

  • C’est prendre en compte les résultats : à charge pour les établissements de les améliorer (au lieu de donner des moyens aux établissements sur la base de critères sociaux) ;
    embryonnaire par rapport aux USA où des évaluations standardisées conditionnent les moyens attribués.

- Pourquoi le système français résiste-t-il à cette pratique ?

  • Elle renvoie à la question de l’évaluation : on évalue les élèves mais très peu les adultes et guère plus le système.

- Avec la réforme de 2006, on a commencé à parler des établissements de « relégation »…

  • Que faire de ces établissements (faibles résultats, peu de mixité sociale…) : aux USA on les ferme pour les rouvrir ailleurs ou différemment
  • Le Plan espoir banlieue l’envisage mais pour le moment aucune fermeture.

- Quelle est la place des politiques d’éducation prioritaire dans la politique éducative ?

  • Elle s’est institutionnalisée mais en quoi les choses sont-elles différentes dans ces établissements ? On verra ce qu’en dira le bilan des contrats 2006.
  • Mais elle ne relève que de circulaires, publiées au coup au coup et manque de suivi budgétaire.

- Les politiques d’éducation prioritaire. Les défis de la réforme
Ed. PUF - 168 p – 15 €

-  On peut aussi consulter les actes des journées de l’Observatoire des zones prioritaires (OZP) – 2009