« Tout projet urbain devrait inclure le commerce »

10 - 032- ASH –15/01/10 – p. 38-39
:) :)
Ces commerces vous les connaissez, ils ont toute leur place dans vos observations mais cet entretien peut vous apprendre des choses

Entretien avec M. Madry, économiste et urbaniste
Dteur de l’Institut pour la ville et le commerce

- Quel est l’état du commerce dans les quartiers sensibles ?

  • Années 50 : 80% des dépenses alimentaires dans les petits commerces (20% aujourd’hui) ;
  • fin des années 60 difficultés dues à la grande distribution.
  • Commerces isolés et sous-dimensionnés : auraient dû être de plus en plus fragilisés mais l’offre s’est maintenue
    (dans 80% des cas rendement > moyenne nationale établissements de même type).
  • Moindre concurrence dans les quartiers puisque moindre densité commerciale : les grandes chaînes hésitent à s’y implanter (mauvaise image).

-  Les faibles revenus de la population pèsent-ils sur les résultats de ces commerces ?

  • Je pense qu’ils se maintiennent « grâce à la paupérisation » d’une population captive (moins motorisée, âgée…) et les commerces se sont adaptés à ses besoins (traditions alimentaires…).

- Outre l’alimentaire, quels sont les autres types de commerces dans les quartiers ?

  • Boulangerie, pharmacie, souvent boucherie hallal.
  • On trouve des chiffres d’affaires très importants (environnement peu concurrentiel) mais parfois aussi catastrophiques (difficultés à revendre).

- Le maintien d’un tissu commercial favorise-t-il le lien social ?

  • Le commerce est perçu comme le premier facteur de qualité de vie : dans toutes les enquêtes.

- Y-a-t-il des quartiers d’habitat social où se soit maintenue une réelle vitalité commerciale ?

  • A Sarcelles il y a un des plus grands marchés d’Île-de-France.
  • A Vaulx-en-Velin, démolition du centre qui périclitait, et commerces rétablis en pied d’immeuble…
  • mais parfois c’est impossible.

- Quel rôle tient l’Épareca (Établissement public national d’aménagement et reconstruction des espaces commerciaux et artisanaux) ?

  • Conseille les villes : études de faisabilité, portage temporaire (participation à l’investissement).
  • Une centaine d’interventions à son actif.

- En 2008 le Credoc proposait d’inclure dans chaque projet de rénovation urbaine un volet « activité commerciale ». ??

  • J’y suis très favorable.
  • Épareca d’un côté et ANRU de l’autre (logement) : il faudrait articuler les deux thématiques, mais on en est loin.
  • Les rénovations désenclavent les grands ensembles (+mixité sociale) : peut affaiblir les commerces des quartiers qui prospèrent sur un terreau inverse.
  • « L’enjeu n’est pas tant le développement que le maintien [de ce] commerce de proximité ».

- Sur le site de l’Epareca il y a un état des lieux à croiser pourquoi pas avec vos observations