Entretien avec M. Madry, économiste et urbaniste
Dteur de l’Institut pour la ville et le commerce
Quel est l’état du commerce dans les quartiers sensibles ?
- Années 50 : 80% des dépenses alimentaires dans les petits commerces (20% aujourd’hui) ;
- fin des années 60 difficultés dues à la grande distribution.
- Commerces isolés et sous-dimensionnés : auraient dû être de plus en plus fragilisés mais l’offre s’est maintenue
(dans 80% des cas rendement > moyenne nationale établissements de même type). - Moindre concurrence dans les quartiers puisque moindre densité commerciale : les grandes chaînes hésitent à s’y implanter (mauvaise image).
Les faibles revenus de la population pèsent-ils sur les résultats de ces commerces ?
- Je pense qu’ils se maintiennent « grâce à la paupérisation » d’une population captive (moins motorisée, âgée…) et les commerces se sont adaptés à ses besoins (traditions alimentaires…).
Outre l’alimentaire, quels sont les autres types de commerces dans les quartiers ?
- Boulangerie, pharmacie, souvent boucherie hallal.
- On trouve des chiffres d’affaires très importants (environnement peu concurrentiel) mais parfois aussi catastrophiques (difficultés à revendre).
Le maintien d’un tissu commercial favorise-t-il le lien social ?
- Le commerce est perçu comme le premier facteur de qualité de vie : dans toutes les enquêtes.
Y-a-t-il des quartiers d’habitat social où se soit maintenue une réelle vitalité commerciale ?
- A Sarcelles il y a un des plus grands marchés d’Île-de-France.
- A Vaulx-en-Velin, démolition du centre qui périclitait, et commerces rétablis en pied d’immeuble…
- mais parfois c’est impossible.
Quel rôle tient l’Épareca (Établissement public national d’aménagement et reconstruction des espaces commerciaux et artisanaux) ?
- Conseille les villes : études de faisabilité, portage temporaire (participation à l’investissement).
- Une centaine d’interventions à son actif.
En 2008 le Credoc proposait d’inclure dans chaque projet de rénovation urbaine un volet « activité commerciale ». ??
- J’y suis très favorable.
- Épareca d’un côté et ANRU de l’autre (logement) : il faudrait articuler les deux thématiques, mais on en est loin.
- Les rénovations désenclavent les grands ensembles (+mixité sociale) : peut affaiblir les commerces des quartiers qui prospèrent sur un terreau inverse.
- « L’enjeu n’est pas tant le développement que le maintien [de ce] commerce de proximité ».
Sur le site de l’Epareca il y a un état des lieux à croiser pourquoi pas avec vos observations