Depuis 3 ans l’équipe du CHRS Augustin-Gartempe (Limoges) propose un dispositif de 10 places (logement dans la structure ou en appartements) et un suivi social à des jeunes marginalisés, (18 / 30 ans), célibataires ou en couple, et avec leurs animaux.
Public difficile à prendre en charge :
- nomadisme, santé, perte des repères spatio-temporels…
- Ils revendiquent souvent la rue comme choix mais il n’y a pas de hasard : carences, placements…
- « Nous ne fixons pas d’objectifs hors de portée »
Axes de travail
Accès à la santé : soins dont ils se soucient peu et aussi notions élémentaires d’hygiène.
Consommation d’alcool et de cannabis : convention avec l’Intersecteur (infirmiers psy).
Volet administratif : ils ont tous du mal à gérer leurs papiers (parfois perdus). Accès aux droits.
Après il faut régler les amendes, dettes, trafic ou même condamnations qui les « rattrapent ».
Emploi : d’abord c’est l’euphorie et puis le doute. Il faut confronter projet et réalité.
Travail sur l’histoire familiale : tenter de recréer ou renforcer les liens avec leurs proches « nous proposons des espaces de médiation »
Vie quotidienne : aménagement et appropriation du logement, respect du voisinage, gestion budget…
L’équipe a tâtonné et a compris...
Ces jeunes se manifestent peu, il faut les solliciter et les travailleurs sociaux privilégient les visites à domicile : permettent d’intensifier le rythme des rencontres et de donner ainsi des repères.
Évolution non linéaire : « l’errance est aussi dans la tête. C’est une autre forme d’errance qui commence quand on est sédentaire ».
Ne pas proposer trop vite un appartement en ville à quelqu’un privé de toit depuis longtemps : dans un premier temps la personne s’y replie.
Un studio convient mieux qu’un deux-pièces à un célibataire passé par la rue. Le rassure.
Ameublement : « à leur demande nous avons enlevé certains meubles, et ils ont pris l’habitude de ramener des choses de la rue »
Le centre ville n’est pas forcément une bonne chose : trop près de leurs anciennes fréquentations.
Travail de supervision tous les 2 mois avec M. Chobeaux
(Intervenir auprès des jeunes en errance – Ed. La Découverte – 16 €)
- Analyse des situations et des parcours de ceux qui ont quitté le dispositif : prise de recul nécessaire car presque tous sont repartis à la rue.
- Les jeunes ont à nouveau acquis des normes qui avaient été perdues « ils repartent en sachant que même si leur insertion n’est pas pour demain, elle est envisageable »
Contact : 05 55 10 32 95