Entretien avec M. Hugues Sibille, Vice-président du Crédit coopératif et du nouveau Mouvement des entrepreneurs sociaux
On parle de social business… ???
- Il faut distinguer les 3 courants qui y convergent.
- L’économie sociale (européenne) définie par ses statuts : assocs, mutuelles… et structures de l’économie solidaire (insertion exclus)…
- ONG et fondations issues d’une approche philanthropique (anglo-saxon)
- Le social business initié par M. Yunus : micro-crédit pour répondre à la pauvreté massive.
Qu’est-ce que le « bottom of the pyramid » ?
- Dans le social business on ne s’enrichit pas : excédents réinvestis dans l’objectif social.
- Dans le BOP on considère les pauvres comme un « segment potentiellement rentable » : conquête du marché de type classique.
Danone Essilor… se sont lancés dans le social business…. ???
- Motivations variables d’une entreprise à l’autre.
- Il peut s’agir d’améliorer son image publique ; de détecter les marchés de demain..
- Permet-on à des gens de sortir de la pauvreté ? c’est la seule question qui se pose.
- « Je défends le principe de réinvestir les bénéfices au profit de la collectivité et non d’un actionnariat »
Mais peut-ton concilier une rentabilité élevée dans ces conditions ?
- « Tout dépend du niveau de rentabilité » : tout entrepreneur doit dégager des marges mais si l’on vise une rentabilité de 15-20% ce n’est pas possible.
Ne faut-il pas se méfier d’une effet de mode ?
- Il ne pas « survendre » l’idée comme un miracle (on l’a vu avec le microcrédit) mais c’est bien qu’on en parle ;
- « on peut faire bouger un certain nb de choses de l’intérieur de l’économie de marché »
Où se situe l’entrepreneuriat social en France ?
- L’entreprise sociale relève d’une initiative privée,
- son objet social est inscrit dans ses statuts,
- ses excédents sont réinvestis dans l’entreprise,
- + écart des rémunérations limité.
- Notre mouvement fera du lobbying.
Le social business est-il un nouveau champ d’action pour les travailleurs sociaux ?
- Suite aux difficultés financières de l’Etat des services ne seront plus rendus et de nouveaux entrepreneurs vont émerger ;
- cela pose des questions mais vaut mieux que des rachats par des fonds de pension (cf. établissements de retraite).
Souhaitez-vous un statut particulier ?
- L’existant (assoc, coopérative…) est suffisant et adaptable aux besoins.
- Un label serait intéressant et aiderait à respecter certains critères.