« Les jeunes consomment l’alcool comme une drogue », entretien avec Marie Choquet

10/05 – 358 – ASH 28/05/10 - p.36-37
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Voici un point bienvenu sur ces questions et sur leurs évolutions, pas forcément bien connues.

Mme Choquet, psychologu e (Inserm) est spécialiste des addictions chez les jeunes

- Certains affirment que la consommation d’alcool augmente chez les jeunes….

  • En baisse dans la population générale et chez les mineurs mais stable chez les 18-25 ans  : tranche d’âge qui consomme le plus de verres par occasion (4 en moyenne… contre 3,3).
  • La baisse de la consommation familiale entraîne une moindre consommation des mineurs.
  • Les filles boivent moins que les garçons. Comme dans les autres pays du sud c’est mal perçu (pays scandinaves :consommation quasiment identique).

- On parle beaucoup du binge drinking… cette recherche est-elle nouvelle ?

  • «  Véritable changement » : on sort du mode alimentaire et on passe à l’alcool comme drogue.
  • La visibilité s’explique entre autres par l’augmentation du nb des étudiants : toujours eu un mode de vie marqué par des débordements.
  • Aux USA les études indiquent qu’ils deviennent souvent des consommateurs moyens.. sauf le petit nombre qui buvait à cause de problèmes personnels.

- Peut-on dire que la drogue, en baisse, est remplacée par l’alcool ?

  • Baisse du cannabis (France en 3e position…) ;
  • mais cocaïne, hallucinogènes, héroïne… plutôt en hausse
  • et augmentation de la prise de psychotropes, ce qui est unique en Europe.
  • Dans ces conditions, on ne peut pas dire que l’alcool remplace la drogue.

- Repère-t-on des facteurs biographiques, et des différences selon les milieux sociaux ?

  • Dans le mode festif on retrouve plutôt des enfants de cadres, apparemment sans pbs.
  • Et à côté des jeunes en grandes difficultés.
  • Pour les garçons il y a un aspect compétitif : consommation en groupe.
  • Les jeunes issus des classes populaires sont plutôt moins consommateurs : entres autres pour des raisons culturelles ou religieuses.

- Dispose-t-on d’un dépistage efficace ?

  • Un test par interrogatoire mis au point par M. Michaud permet de mesurer la consommation et ses raisons : permet de parler, intéressant.

- Quelle attitude les adultes peuvent-ils adopter ?

  • « On ne parle pas assez de l’alcool dans les familles (…) lorsque les parents affirment clairement qu’il ne sont pas d’accord, les jeunes boivent moins »
  • L’interdiction de vente d’alcool aux mineurs n’est pas efficace.

- Pour les apéros géants, faudrait-il mettre en place des dispositifs d’accompagnement par les associations comme pour les rave parties ?

  • Dans les rave elles vérifient surtout que le produit n’est pas trafiqué.
  • Là que feraient-elles, dire qu’il faut boire moins ?? ce n’est pas très clair.