Depuis un an à Marseille l’Armée du Salut accueille une quinzaine de sans-abri au Hameau , un village de chalets en bois au cœur de la ville.
- Des grands marginaux qui ne vont jamais dans les structures d’accueil d’urgence.
Les initiateurs de ce projet soutenu par l’Etat étaient convaincus que seul un accueil inconditionnel peut fonctionner avec ces publics.
- « Nous avons abaissé nos exigences partout où ils nous opposaient des refus »…, ne pas les couper de ce qui faisait leur vie dans la rue.
6 mois de maraude pour rencontrer des gens, « en bout de course (…) qui ne formulent aucune demande, et se voient, à la limite, mourir dans la rue » ;
- ils expliquent leur refus des structures par manque d’hygiène, de sécurité, l’interdiction d’alcool, les contraintes pour les animaux et un besoin de liberté.
Le Hameau est un espace de liberté où seule la violence n’est pas acceptée.
- 47 ans, dont 15 dans la rue : « j’ai un pied dedans et un pied dehors. Je suis bien ici, mais je reste un marginal. J’aurai sûrement envie de repartir quelques jours, parce que j’ai un peu la nostalgie d’avant. Mais je reviendrai. »
Au contact du confort et de la tranquillité, ça craque : mal-être psychologique et puis physique.
- Il a fallu intensifier l’accompagnement médical et les soignants viennent sur place : « accepter de faire à leur place certains efforts qui leur sont trop pénibles »
- MDM et Restos du cœur passent souvent, garder les quelques liens créés avant.
- En revanche les veilleurs de nuit prévus ont été inutiles : pas de violence.
La 1ère demande c’est la régularisation administrative :
- « envie de retrouver la société et d’[y] exister ».
L’équipe a dû apprendre une autre temporalité :
- supervision, échanges avec un psychiatre MDM ont aidé à adopter la bonne distance.
- Accepter par exemple que les gens se fassent du mal, notamment avec l’alcool
- « Nous ne pouvons pas nous appuyer sur les idées habituelles de contrat ou de règlement ».
- On se rabat sur les « miracles » : ceux qui vont faire du bénévolat, qui renouent avec leur famille…
On parle de redynamisation, ou resocialisation plutôt que de réinsertion : résilience.
Hameau : 04 91 02 60 21