Le discours de Grenoble
M. Sarkozy le 30/07 après les violences contre des policiers à Grenoble et l’attaque d’une gendarmerie du Loir-et-Cher par des gens du voyage.
Parents de mineurs délinquants
La question de leur responsabilité doit être posée :
- « la délinquance actuelle ne provient pas d’un mal-être [mais] résulte d’un mépris pour les valeurs fondamentales de notre société » ;
- M. Ciotti déposera une proposition
FNARS : « rupture du pacte social qui donne tout leur sens aux diminutions annoncées des budgets destinés aux plus démunis (…) et des financements aux assocs de solidarité ».
Roms et gens du voyage
« Dans les trois mois » la moitié des « 539 campements illégaux » auront disparu (Roms et gens du voyage) et M. Sarkozy souhaite une réforme de la loi applicable à ce type de situation.
- « Reconduite quasi immédiate des Roms qui auraient commis des atteintes à l’ordre public ou des fraudes » ;
- en septembre l’Assemblée devrait autoriser une convention France / Roumanie permettant d’y raccompagner les mineurs isolés ;
- très prochainement les personnes ayant bénéficié de l’aide au retour devront laisser en partant leurs empreintes digitales (éviter fraudes) ;
- 10 inspecteurs du fisc seront chargés de « contrôler la situation des occupants des camps illicites » ;
- le gouvernement va « poursuivre la politique de développement des aires d’accueil »
- M. Besson annonce une « adaptation de la législation pour lutter contre l’abus de droit au court séjour »
(empêcher les Roms renvoyés de revenir en France »
Les assocs dénoncent un amalgame dangereux entre
- les 400 000 gens du voyage français à 95% et
- les 20 000 Roms roumains ou bulgares.
- Elles attirent l’attention sur les dispositifs transitoires qui freinent leur accès au travail … et voudraient voir sanctionner les 62% de communes n’ayant pas créé d’aire permanente d’accueil pour les gens du voyage ;
- « il est contradictoire de commencer par supprimer ces campements avant même de faire appliquer la loi ! » Amnesty
- Hors la rue pense que 6 000 mineurs étrangers vont être exclus de toute scolarisation…
Possibilités de déchéance de la nationalité ?
Retirer la nationalité française à toute personne d’origine étrangère qui aurait volontairement porté atteinte à la vie d’un fonctionnaire de police ou de toute autre personne dépositaire de l’autorité publique.
- M. Hortefeux propose d’étendre cette possibilité pour « polygamie de faite », excision et traite des êtres humains.
« Instaurer une peine de prison incompressible de 30 ans pour les assassins de policiers ou de gendarmes » (au Parlement à la rentrée)
- M. Sarkozy souhaite que l’acquisition de la nationalité française par un mineur délinquant ne soit plus automatique à 18 ans
(un amendement devrait être présenté par M. Besson). - Il souhaite aussi une évaluation des droits et prestations auxquelles ont accès les étrangers en situations irrégulière.
GISTI : « il ne s’agit plus du débat légitime en démocratie sur la manière d’assurer la sûreté républicaine, mais bien d’une volonté de désigner comme a priori dangereuses des millions de personnes à raison de leur origine ou de leur situation sociale ».
49 organisations appellent à signer en ligne un « appel citoyen »
La CNCDH se déclare « préoccupée » dans un communiqué du 9 août :
- l’élargissement des déchéances de nationalité « introduit une distinction entre les citoyens, ce qui et contraire au principe d’égalité » et ce serait inefficace.
A noter aussi des réaction internationales :
- presse étrangère,
- le Comité pour élimination discrimination raciale (ONU) dénonce une « recrudescence notable de la xénophobie [et] une stigmatisation de l’immigration comme cause de tous les maux »
Mme Berthet, Directrice du service de prévention spécialisée de l’association Codase
Dans les jours qui ont suivi le discours « les éducateurs ont (…) sillonné les rues pour (…) aller vers personnes pour tenter d’objectiver la situation, redonner du sens et sortir des effets d’une médiatisation amplifiée, qui construisent des raccourcis dans le raisonnement, des images faussées et qui développent en boucle une insécurité encore plus forte »
Entretien avec Mme Berthet in ASH 27/08/10
Comment les événements ont-ils été vécus ?
- Le lendemain des violences, nous sommes allés au-devant des gens pour « offrir un espace de parole » ;
- les violences n’ont concerné qu’une petite partie du quartier et les habitants ne se « retrouvent pas dans la représentation réductrice » qui a été faite de ce quartier auquel ils sont attachés.
Quelle est la réalité sociale de ce quartier ?
- Construit dans les années 70 et ensuite appauvri mais pas à l’abandon : centres sociaux, structures d’animation, club de foot, régie de quartier, assocs, travailleurs sociaux
- « de la vie et tout un potentiel »
Que ressentez-vous ?
- De la colère.
- « On demande aux habitants de s’investir dans des projets, de se mobiliser, en quelques semaines, tout ce travail est balayé par des discours qui les mettent hors jeu de la société » (déchéance de nationalité…).
- Volonté paradoxalement renforcée de « construire une dynamique positive » : rencontre prévue en septembre (assocs, élus ville et Dpt).
On ne peut nier les pbs de délinquance…
- Oui et il faut les traiter.
- Mais on ne les résoudra pas avec des interventions massives et passagères.