Les Sociétés et leur école vient de paraître au Seuil.
Les systèmes éducatifs ne sont pas forcément en adéquation avec la société :
- dans le sud de l’Europe, écoles beaucoup moins inégalitaires que les sociétés ;
- en Allemagne c’est plutôt l’inverse.
- En France distribution sociale forte mais écarts de performances très contrastés socialement.
Comment expliquez-vous ce découplage entre notre société et notre école ?
- « Notre école s’est construire sur un modèle d’élitisme pour tous »
- et notre société s’est « fait une religion du diplôme ».
- Pour tenir ce modèle d’élitisme, l’école trie les élèves et les perdants sont toujours les mêmes.
Pourquoi en France ces inégalités scolaires se transforment-elles presque automatiquement en inégalités sociales ?
- On y associe plus qu’ailleurs le bon diplôme et le bon emploi : les familles les plus cultivées surinvestissent une école davantage reliée au diplôme qu’à la connaissance.
- La France demande beaucoup à son école et notamment de sélectionner les individus alors que les entreprises par ex. pourraient y contribuer :
- forte emprise du diplôme « dans la distribution des individus au sein de la société »
- Et si la société a une grande confiance dans son école, les élèves n’ont pas confiance en eux.
- « Demandez à quoi doit servir l’école française, et vous aurez toute une palette de réponses », y compris qu’elle doit gommer les inégalités sociales.
- On attend trop et on peut plus toucher à une école ainsi investie d’une fonction de salut !
- « Plus on assigne à l’école des missions essentielles, plus il est paralysant pour les politiques de s’y attaquer ».
- Il faudrait « détendre le lien entre emplois et diplômes » faire de la formation tout au long de la vie ;
- cela contribuerait à « redonner à l’école son rôle premier, celui d’éduquer »
On est moins scandalisé par les 150 000 jeunes sans qualification que par l’idée de toucher aux concours d’entrée dans les grandes écoles et faire « baisser » leur niveau :
- mais l’avenir ne dépend pas que des élites « il dépend plus encore du niveau de la très grande majorité des élèves ».
- On propose aux plus méritants des élèves défavorisés de rejoindre l’élite mais « le problème majeur, c’est les autres »
F. Dubet, M. Duru-Bellat, A. Vérétout, 224 p. 18 €