Extraits d’un entretien avec Emmanuel Terray, anthropologue, membre de la LDH
Le nombre d’étrangers est stable en France depuis 20 ans
(autour de 3,5 millions, dont 1 million de ressortissants UE) ;
- et on estime à 400 000 le nombre de personnes en situation irrégulière
stable aussi depuis près de 30 ans (malgré les régularisations de 81 & 97 et les expulsions).
« Les départs sont remplacés (...)
- semble indiquer que ces populations jouent un rôle structurel dans l’économie française » :
- secteurs bâtiment, nettoyage, hôtellerie... reposent en partie sur eux.
- On parle d’appel d’air mais il « réside dans l’offre permanente de travail illégal ».
Il y a très peu de concurrence entre Français et étrangers sur le marché du travail (très cloisonné) ;
- je parle de « délocalisation sur place » pour le travail illégal :
- on ne peut délocaliser un chantier ou un hôtel mais on trouve sur place une main-d’œuvre bon marché...
Les gens ne partent pas seulement pour des raisons économiques
- mais quand ils n’ont plus aucun espoir d’améliorer leur situation ;
- l’Afrique sait très bien que l’Europe ce sera la galère...
Il n’est pas du tout sûr qu’assouplir les conditions d’entrée et de séjour provoquerait un afflux massif :
- « les gens ne quittent pas un pays comme ça. Il faut du courage, de la détermination »
« A terme il faudra bien revenir à la liberté de circulation.
- Les ressortissants des pays riches peuvent circuler, alors que ceux du Sud sont globalement assignés à résidence. »
- Pas viable.
- Mais cela suppose une politique d’accueil effectif.
Pour commencer il faudrait « rétablir les étrangers dans leurs droits » :
- dépénaliser le séjour irrégulier,
- fermer les centres de rétention,
- restaurer la commission séjour (saisie des décisions de refus de séjour), motiver mesures d’expulsion...