On parle donc de délinquance on parle donc de violence, partout, tout le temps.
Mais à être trop employés les mots courent le risque d’être au mieux vidés de leur sens, au pire dévoyés. Violence ne recouvre-t-il pas aujourd’hui par défaut dans l’imaginaire collectif les violences occasionnées par les jeunes, et le mot délinquance engloberait-il l’adjectif juvénile au point que ce n’est plus même la peine de le lui adjoindre ?
Il ne faut pas pourtant que nous en arrivions là. Pour contrer ce déluge d’informations à sens unique, nous vous invitons à être précis dans les mots que vous employez, exigeants pourquoi pas vis-à-vis de vos interlocuteurs, et à parler de la violence dans toutes ses acceptions, dans tous ses contextes.
Les occasions malheureusement ne manquent pas pour ce faire. La Fondation Abbé Pierre, dans son 16e rapport sur le mal-logement, où elle décrète l’état d’urgence, qualifie cette situation de « violence sociale [qui] n’est pas visible ».
Quant aux jeunes, tout le monde peut prendre connaissance du taux d’emploi que notre société leur réserve depuis 30 ans. Violence dit-on, sans doute, mais laquelle, de quoi parle-t-on au juste ?
Nous vous souhaitons de très bonnes lectures et vous assurons que nous revenons bientôt.