Sylvie Ayral, enseignante et docteur en sciences de l’éducation vient de faire paraître
La fabrique des garçons. Sanctions et genre au collège.
Les 6 registres des sanctions consultés montrent la même asymétrie,
- les garçons représentant 80% des élèves punis
- et plus les transgressions sont considérées comme graves plus la surreprésentation s’élève (bavardages, retards, pour les filles).
- En revanche l’incidence des facteurs « échec scolaire » et « famille défavorisée » sur la probabilité d’être exclu est quasi identique chez les deux sexes...
Quand on parle avec ces garçons on relève une excitation, voire un plaisir : rite, consécration,
- « nos sanctions (...) vont à contresens » et ils se créent un palmarès.
Il fraudait travailler très tôt sur les transgressions
- et permettre aux élèves de verbaliser.
- les adolescents "arrivent très bien à déconstruire leurs représentations"
On entend trois types d’explication :
- biologique (naturel qu’ils soient plus perturbateurs),
- anthropologique (besoin de marquer leur territoire argument ethnicisé parfois),
- psychologique (moins matures que les filles)
On relativise la variable du genre...
- et les deux sexes ne sont pas évalués à la même aune
- si les garçons se bousculent entre eux c’est normal,
- si ce sont des filles c’est grave... et pathologisé.
« Collégiennes et enseignantes participent à cette valorisation de la sanction » (admiration)
Syvie Ayral – PUF – 224, p. – 24 €