« Ce que j’ai à dire sur les sans-domicile-fixe »

08 680 – Le Monde – 03/12/08
:) :)   :(
Franchement c’est bien, c’est articulé et surtout semble faire un tour d’horizon complet des directions dans lesquelles orienter la réflexion.

La question ne dépend pas d’une seule politique publique : logement bien sûr mais aussi santé, immigration, ASE, réinsertion détenus…

Voici les 10 orientations que je propose :

  1. Mieux prendre en compte la diversité des situations (il faut produire de la connaissance).
  2. Enoncer clairement des objectifs adaptés à chaque problématique ; mieux distinguer ce qui relève du « sans-abrisme » de ce qui relève du « mal logement ».
  3. Prendre à bras-le-corps la spécificité des pbs de l’agglomération parisienne. Doit se faire sous l’égide de l’Etat.
  4. Financer ces besoins en les intégrant dans les mesures de relance.
  5. Repenser la prise en charge des personnes sans abri dans le cadre d’un véritable service public dont les associations deviendraient délégataires. Donnerait une vision d’ensemble permettant de mieux gérer l’urgence.
  6. Développer le recours à l’intermédiation locative.
  7. Elargir la réponse aux besoins qu’ont ces personnes d’activités rémunérées.
    Entretien d’espaces publics, ramassage… d’autant plus faisable que la loi instaurant le RSA a officialisé un statut de « travailleur solidaire » (inspiré des communautés d’Emmaüs) adapté à des personnes désocialisées mais pouvant envisager une activité.
  8. Renforcer l’effort vers les zones où les sans-abri se cachent : « le bois de Vincennes » est révélateur d’un phénomène ; que signifie cette volonté de se cacher ? il faut observer cela de près.
  9. Mieux prendre en compte les problématiques spécifiques des jeunes. Le fonds d’expérimentation qui vient d’être créé pourrait être utile à cet égard.
  10. Continuer à traiter les controverses par des méthodes de consensus, conférences citoyennes…

Il y a quelques années, on égrenait les morts de la route et puis il y a eu un déclic. Est-ce vraiment un objectif plus inaccessible avec les sans-abri ?

Sur cette question on peut se reporter à une belle tribune libre Abandonner la « question SDF »