Sentiment d’impuissance des travailleurs sociaux, souffrance exprimée notamment dans les « états généraux du social » en 2004.
Dernières journées d’études ANAS consacrées au « pouvoir d’agir » : ne pas se laisser enfermer dans l’alternative « s’opposer ou se soumettre », mais être force de proposition. L’innovation, mise à mal par les dispositifs est à l’origine de la profession.
La question de la finalité de l’aide sociale est en débat depuis 20 ans, l’approche « curative » contestée : demande d’accompagnements alternatifs.
Au Québec, psychosociologue M. Le Bossé, a traduit « empowerment » par « développement du pouvoir d’agir » : approche méthodologique puisant dans l’approche systémique, la participation des usagers et le travail collectif entre autres pour élargir champ d’action des professionnels (ANAS).
Le terme empowerment né au XX° siècle est apparu dans les pratiques sociales des USA dans les années 70.
Refus de se fonder à la fois sur la logique d’adaptation individuelle (renvoyer chacun à sa responsabilité) et sur les désordres structurels comme cause de toute situation (nécessité de modifier l’ordre social).
L’empowerment prend en compte l’influence du cadre et les caractéristiques individuelles.
S’appuie sur la conscientisation de l’usager et renvoie à sa capacité d’exercer un plus grand contrôle sur ce qui est important pour lui.
Aider : ni soulager la souffrance (caritatif) ni la guérir (modèle médical) ni la dénoncer (militant).
Lever les blocages, restaurer la capacité d’agir des personnes et des professionnels : glisser de « l’accompagnement spécifique à l’intervention stratégique ».
Objections de Saül Karsz : contribue à « exaltation de la toute-puissance imaginaire des individus et groupes, sacralise le fantasme d’après lequel vouloir c’est pouvoir (…) dénégation de la matérialité du monde.
M. Le Bossé : on parle de « pouvoir d’agir » et non de « devoir d’agir » ; ce n’est pas prédictif.
Interface entre l’individu et son environnement : ne renvoie pas les personnes à leur responsabilité mais mêle pragmatisme quotidien et conscience sociale.
Le professionnel n’est pas dans la toute-puissance : « pouvoir d’agir » n’est pas « obtenir ce que l’on veut ».
M. Le Bossé a formalisé un cadre de référence de pratiques pour les travailleurs sociaux : tenir compte des obstacles structurels et des compétences individuelles.
Logique de co-construction : poser les pbs avec toutes les parties concernées, confronter points de vue et enjeux, et élaborer collectivement une solution.
Le professionnel est-il prêt à renoncer à une solution parce que l’usager le refuse ? Réflexion sur les effets pervers de « l’aide contrainte ».
M. Vallerie, ES et maître de conférence à Grenoble a mis en place une formation en 02/03 et a mené des entretiens sur son impact en 2005.
Font état de changements : « bousculer la hiérarchie des interlocuteurs, mobiliser davantage l’environnement familial, favoriser l’émergence de « petites actions » et ainsi dégager des marges de manœuvre.
Une ES l’a appliqué en AEMO : sortir des entretiens individuels en proposant de passer du temps avec les familles.
Positif avec familles réticentes vis-à-vis du cadre judiciaire.
« Parler de la participation des personnes n’est pas suffisant. Mais si je me sers de mon propre pouvoir d’agir, je permets aux familles de se l’approprier ».
Mais : d’autres intervenants ne sont pas dans cette dynamique, les solutions nécessitent de mobiliser des moyens extérieurs… ce n’est pas simple.
M. Vallerie : cette méthode peut favoriser la mise en œuvre de la loi 2002-2 sur les droits de l’usager et celle de la réforme de la protection de l’enfance qui recommande de nouvelles modalités s’appuyant sur le « faire avec ».
Au Québec on travaille à la construction d’outils d’application. Donner des repères.
Pour en savoir plus
On peut aller voir le site Internet de l’association nationale pour le développement de l’approche DPA
A noter
Expérimentation l’IRTS Languedoc-Roussillon
Formation-action (AS) & formation continue de personnes ressources « mettre en acte le changement de posture »