Entretien avec M. JP de Foucauld, Président de Solidarités Nouvelles face au chômage (SNC)
Votre réaction devant la flambée du chômage ?
- Le taux de chômage au sens du BIT reste inférieur de trois points aux maxima de 94 et 97.
- Ce qui se joue est plus structurel :
crise sociale (dont nous ne sommes jamais complètement sortis depuis 1973),
crises écologique et finanicère .
De nombreux salariés en CDI sont touchés : des gens qui s’en sortaient vont-ils « basculer » ?
Parmi les premiers touchés, il y a les jeunes.
Un certain nombre de facteurs seront décisifs.
- Remettre en route le marché interbancaire.
- Soutenir consommation et pouvoir d’achat
Le « système de protection sociale doit jouer au maximum son rôle d’amortisseur », améliorer minima sociaux et indemnisation du chômage. (Exclut mesures générales comme hausse SMIC)
La créativité des entreprises et des partenaires sociaux : chômage partiel, formation… - Préparer l’avenir
« Avec un taux de croissance de 2% par an on ne peut pas tout faire » : les questions de justice et de redistribution seront importantes dans l’avenir.
Quid des personnes en grande difficulté et de l’emploi ?
Elles vont être en plus grande difficulté : le RSA arrive à point dans ce sens en même temps il y aura moins d’opportunités…
Les nouveaux demandeurs d’emploi retrouveront du travail quand la situation s’améliorera.
Quelles mesures concrètes pour y faire face ?
- Des contrats aidés de qualité (durée suffisante et accompagnement social et de formation).
- Donner à Pôle emploi, ML… les moyens de faire face.
- Universaliser l’assurance chômage : « étendre son périmètre au plus grand nombre, les minima sociaux redevenant un simple filet de sécurité ».
- Développer micro-crédit et auto-entrepreneuriat, mais c’est du long terme.
- Réfléchir à imposer aux entreprises d’embaucher chômeurs longue durée ou de payer une taxe stabilisant le financement contrats aidés.
Que pensez-vous du partage du temps de travail ?
« Favorables au travail à temps choisi, sans précarité ni pénalité » : valeur d’avenir d’un modèle plus sobre. Mais c’est du long terme aussi.
Il nous faut un projet et des idées : c’est ce qui génère de l’emploi.
Que se passera-t-il si cela se dégrade encore ?
« Le niveau de conflictualité dépendra, entre autres, de cette capacité de mobilisation à tous les niveaux »