« Inscrire le travail social dans une logique de développement durable »

09 243 – ASH 10/04/09- pp. 35-37
:) :)
Tout ne vous conviendra pas mais c’est la teneur d’un document qui fera date sans doute. Il faut donc en prendre connaissance.

Entretien avec M. Roche, membre du CSTS

Au sujet du rapport « le travail social aujourd’hui et demain », commande de Mme Létard

  • Cette commande était un défi et une opportunité aussi : le secteur fait trop peu parler de lui.
    2 travaux seront publiés : un peu pour les travailleurs sociaux et un pour le grand public.
    Nous disons ce qu’est le travail social plutôt que de parler de la souffrance des travailleurs sociaux.

- Les travailleurs sociaux sont de plus en plus sollicités : comment doit-on l’interpréter ?

  • Ils accompagnent des personnes, mais il y a des risques d’instrumentalisation et de mise en échec par manque de moyens (crainte pour RSA).
  • Mais être sollicités pour mettre œuvre des politiques publiques semble une opportunité plus qu’une source d’inquiétude, même si elles sont peu cohérentes….
  • Les travailleurs sociaux « sont des acteurs des politiques sociales : qu’ils soient reconnus comme tels »

- Beaucoup dénoncent la remise en cause de leurs fondamentaux.

  • Il y a des tensions : mais il faut bien distinguer pbs d’organisation et arguments éthiques.
  • Le souci de sécurité ne doit pas paralyser l’action et les professionnels doivent pouvoir prendre des risques : développer la « responsabilité partagée » avec leur hiérarchie.

- Quelles sont les menaces pour le secteur ?

  • Le « tout économique » : normalisation des actes plutôt qu’analyse de la demande, en cohérence avec responsabilisation, solvabilisation... concurrence.
  • La tendance au repli qui tourne le dos à l’universel, avec des réponses de « proximité » qui accentuent les inégalités.
    Risques de déni de professionnalité (retour du compassionnel).
  • La question sociale se pose de manière aiguë et l’action sociale est bouleversée (ARS…)

- Quid des logiques de rationalisation des coûts par rapport aux impératifs de professionnalisation ?

  • La qualification est la meilleure garantie de la qualité de l’intervention : les formations ont été harmonisées...
  • mais on embauche des personnes moins qualifiées pour lutter contre les réductions de financement : « erreur qui se paiera cher » ;
    « il appartient à l’État de renforcer son rôle d’encadrement ».

- Comment le travail social doit-il se renouveler ?

  • Dans une logique de développement durable : « développement économique, qualité de l’environnement et équité sociale interagissent ».
  • Question sociale non plus considérée comme conséquence de l’activité économique mais comme [contribuant] au développement économique et à la qualité de l’environnement.
  • Quitter les logiques de dispositifs et faire du sur-mesure, dans une exigence de justice.

- On rejoint l’approche globale…

  • Comme dans le développement durable : diminution des ressources, responsabilité collective. Intervention dans un contexte.
  • Le travailleur social doit être artisan (savoir-faire) et ingénieur (« ensemblier »).

- La recherche est-elle un enjeu ?

  • Indispensable : en 2008 ont été mis en place des pôles de ressources interrégionaux pour valoriser les partenariats sur des projets de recherche.

- Comment faire mieux entendre le travail social par les politiques ?

  • Ils sont sensibles aux effets de leurs actions à moyen et long terme, mais souvent les techniciens interfèrent entre eux (logique de dispositifs) et il ya trop de peu de cadres issus du terrain ;

- Les formations sont-elles bien adaptées : d’anciens étudiants sont souvent déçus… ?

  • Oui elles sont adaptées et ont été revisitées.
    La déception peut être liée à des illusions, à des contacts avec des collègues un peu usés aussi.
    L’analyse des pratiques est utile et « trop peu mise en place par les employeurs »