Les éducateurs spécialisés entre nostalgie et nécessité de changement

09 – 294 – ASH 01/05/09 – pp. 30-33
:) :)   :(
On parle de vous de vous de vous, nous n’allons pas bouder votre plaisir. Même si à vrai dire cela reprend des choses connues d’une majorité d’entre vous, c’est un arrêt sur image de qualité.

- Métier né après la guerre, des mouvements d’éducation populaire : place inconfortable.

  • Trop « militants » pour certains, trop proches « du contrôle social » pour d’autres.
  • « Les pratiques éducatives (…) ont un rapport direct avec la reproduction ou non de l’ordre social » (un Dteur PJJ)

- Des transformations objectives s’ajoutent à ces doutes récurrents : loi 2002-2, lois 2007…

  • En 2008 l’enquête « Emploi » de l’Unifaf : les ES dominent toujours la filière éducative mais le nb de ME est en forte hausse.
    Employeurs tentés par les diplômes niveau IV. _ M. Tronche (Snasea) : pas apporté la preuve que la qualité des prestations (…) [en) était amoindrie. (…) C’est une grosse responsabilité que nous portons collectivement »

- Années 70, l’ES est assimilé à un « technicien de la relation » : part de subjectivité reconnue ; le métier repose sur des compétences humaines.

  • Age d’or ? Beaucoup le pensent. Le mythe de l’indicible soudait la profession.

- Années 90 : on se demande ce qui permet de dire que le diplôme sera obtenu ;

  • Réformes du DEES en 04 & 07 avec un référentiel « métier ».
  • On passe d’une logique d’acquisition des savoir à une logique d’acquisition de compétences et en plus le diplôme s’ouvre à la VAE en 2004, (l’identité des ES se construisait beaucoup dans les écoles).

- Alors profession au milieu du gué ? Entre mythes fondateurs et nouvelle commande sociale.

  • M. Cambon (Dteur centre d’accueil d’urgence et sociolinguiste) a analysé des témoignages et atteste d’une situation paradoxale.
    Et les ES ont du mal à se rassembler autour d’un socle théorique : ils doivent retravailler leur univers conceptuel.
    « Formulations complexes qui [leur] permettent de se désigner comme des professionnels légitimes, beaucoup plus qu’elles ne désignent des réalités complexes ».
    Les ES investissent les supervisions mais n’en font pas un outil pour affirmer leur identité ou asseoir une recherche (Un Dteur Sce IOAE)

-  L’image d’un ES engagé est toujours bien vivante dans la profession et dans la formation.

  • M. Janvier (fondation Trévidy) : «  il y a un impensé qui fonde le métier sur cette illusion que l’homme n’aurait pas besoin de technique pour rencontrer ses pairs » ;
    « la technicisation des process dans le travail éducatif n’est en soi ni bonne ni mauvaise, elle est ».
    La profession doit se saisir des outils à sa disposition pour affirmer sa raison d’être.

- M. Bouchereau (ES) propose une 3° voie : « un engagement assumé » dont on a une compréhension théorique (Voir Pour une « éthique de l’implication »).

-  M. Cantrin (Dteur ITES Brest) : la profession doit continuer à s’adapter aux évolutions sociales et il faut réfléchir en formation sur « la clinique de l’ES et la manière qu’il a d’entrer en relation avec les usagers »

-  M. Rollier (Dteur CREAI Bretagne) : la spécificité du métier est un savoir-faire qui s’insère entre bénévolat et rôles institutionnels (médecins…), et les pouvoirs publics essayeront de le conserver.

- Unifaf : la montée en puissance des ME, AMP… ne menace pas la place centrale de l’ES

-  M. Tronche (SNASEA) : l’ES « donne sa cohérence à la filière » (chaînage entre niveaux V & III et pontage avec l’enseignement-recherche).