10 idées reçues sur le chômage des jeunes

09 332 - Supplément Économie du Monde 19/05/09
:) :)   :(
Voilà un question-réponse (par M. Reverchon) qui rassemble des infos que nous avons souvent traitées mais sont éparpillées ; nous a paru très utile à l’heure où l’on parle de plan d’urgence, etc..

- 1. En France 1 jeune sur 4 est au chômage

  • Taux de chômage = nb de jeunes au chômage divisé par le nb de jeunes en emploi ou recherche d’emploi ; 60% des 15/24 ans n’entrent pas dans ce calcul (étudiants ou inactifs).
  • Si on rapportait le nb de chômeurs à l’ensemble des 15/24 ans, le taux serait entre 7 et 10% (au lieu de 16 à 25 %). Cela dit, il est supérieur à la moyenne des chômeurs et « surréagit » aux aléas de la conjoncture.

- 2. La situation des jeunes sur le marché du travail est pire en France que dans les autres pays

  • En 2008 taux chômage 15/24 en France à 18% contre moyenne UE à 15,5%
  • Part des emplois précaires en France à 49%, contre moyenne UE à 37%.
  • Mais les modes de calcul diffèrent : par ex les apprentis nbx et classés parmi les actifs dans le nord et l’est de l’Europe. Comparaison malaisée.

- 3. Le diplôme ne sert plus à rien sur le marché travail

  • Qualité de l’insertion proportionnelle au niveau de diplôme : cette impression d’inutilité du diplôme vient du contraste avec les années 70, quand diplôme signifiait plein emploi immédiat.
  • Pour le Cereq les inégalités d’accès à l’emploi tiennent plutôt à l’origine des jeunes.

- 4. Les jeunes ne trouvent que des emplois précaires

  • Pour la génération 2004 (arrivée en 2004 sur le marché du travail), 78% de premiers emplois à durée déterminée : 50% en 2000 et 25% en 84…
  • C’est le résultat des « plans jeunes » (abaissement momentané du coût du travail).
  • 3 ans après 66% de la génération 2004 en CDI et 87% à temps complet : mais entrée directe et formation sur le tas sont de souvenirs (années 70).

- 5. Les diplômés ont des emplois déqualifiés

  • Enquête Céreq 2005 : 46% des débutants sur poste employé ou ouvrier qualifié ont un diplôme enseignement supérieur… mais au bout de 3 ans le niveau d’emploi correspond au diplôme (pas toujours dans la branche de la formation).

- 6. Pas de formation professionnelle à l’université

  • 3 ans après un master, la situation est un peu moins favorable que si diplôme des grandes écoles.
  • L’université forme médecins et juristes (vocation historique) ; forme aussi les enseignants.

- 7. Trop d’étudiants dans les filières qui ne débouchent sur rien (lettres..) et pas assez dans celles où l’on recrute (sciences)

  • Jusqu’au niveau licence indicateurs d’insertion des filières tertiaires moins favorables en effet mais au niveau master, c’est équivalent, et le différentiel d’insertion est très lié aux cycles économiques

- 8. Il n’y a plus d’emploi ans les grandes entreprises : seules les PME recrutent.

  • Insee : PME indépendantes ont détruit des emplois dans les années 90 ; ce sont les PME dépendantes des grands groupes qui en ont créé (sous-traitants…) ; l’emploi reste dépendant des grandes entreprises.

- 9. Le système éducatif est incapable de fournir les compétences dont les entreprises ont besoin

  • Les besoins des entreprises évoluent vite ; or il faut de 4 à 10 ans entre le moment de la demande et la première promotion correspondante…
  • La réponse à cette question passe par un débat politique sur les missions de l’école.

- 10. Les départs massifs à la retraite vont régler le pb du chômage des jeunes

  • Tout n’est pas arithmétique : dans l’automobile départs massifs mais on y embauchera moins que dans l’informatique dont la pyramide des âges est plus jeune….