Rapport annuel de la fondation Abbé-Pierre : le DALO, un droit dilué dans la pratique ?

09 084 – ASH – 06/02 – pp.23-24 & GazCom 09/02
:) :)   :(
Comme toujours c’est clair, informé, précieux. Sur le DALO, pose clairement les pbs posés par l’application actuelle de la loi qui aboutit à des formes de détournement des objectifs initiaux. A lire et sur Internet une synthèse est disponible.

L’Etat du mal-logement en France  : fait état d’une politique en décalage avec les besoins.

DALO : au 31/12/08, 70 000 dossiers déposés (500 à 600 000 personnes estimées éligibles), 90 % de cette demande étant concentrée dans 6 régions.
Déficit d’information et de mobilisation.
« Véritable auto-censure » : travailleurs sociaux hésitant à engager public dans démarche incertaines, assocs préférant les accords locaux, HLM pris dans injonction contradictoire (répondre à la demande et préserver mixité sociale)…

Examen fonctionnement commissions (10 Dpts) : procédures complexes et variables selon Dpts. Et d’importants retards dans les instructions.
Pas assez de travailleurs sociaux et d’assocs pour accompagner les requérants.
La Fondation réclame une « jurisprudence nationale » : sur notions comme « logement adapté », ou urgence….

- Le DALO était censé « substituer une logique de droit à une logique de traitement social »… mais parfois articulé avec ces autres dispositifs. ??

- De même l’obligation de résultat imposée par la loi tend à être remplacée par « un calibrage fondé sur les moyens existants ».

  • Fin octobre 08 : 45 % des dossiers faisaient l’objet d’une décision favorable.
  • 4 159 ménages relogés fin octobre 08, c’est peu

Mais la loi a le mérite de sortir les situations de mal-logement de l’invisibilité.

La réorientation de la politique du logement en faveur des plus modestes est la condition de l’efficacité du DALO…. Mais

  • projet de loi en cours (voir Projet de loi « Boutin » à l’Assemblée nationale),
  • recul de la construction en 2008 (en progrès depuis 04),
  • « déformation de l’offre » par rapport aux besoins.
    Pas assez de logements très sociaux et baisse du pouvoir solvabilisateur des aides au logement.

S’inquiète de « la dérive des quartiers oubliés » : copropriétés dégradées, pavillons insalubres… ; de plus en fréquent dans les 750 quartiers classés ZUS.

Et pourtant l’Etat réaffirme son rôle de garant avec le DALO : « politique incertaine et incohérente »

Synthèse et document intégral consultables sur le site de la Fondation

On peut également se reporter aux préconisations du Rapport Bouchet : 7 propositions pour faciliter l’accès au DALO